Animateur de télévision, metteur en scène, comédien, humoriste, producteur, réalisateur… Et papa, on peut dire qu’Alex Goude ne chôme pas ! Aujourd’hui, sur Rewell, il est venu nous parler de sa dernière création : “Ménopause, la comédie qui bouscule les règles !” qu’il a co-écrit et mis en scène. Une pièce drôle, joyeuse et émouvante qui rend hommage aux femmes.

La ménopause au théâtre
Alex Goude :
« En 2016, alors que je faisais mon premier show à Las Vegas, il y avait des producteurs américains dans la salle. Ils sont venus me voir et m’ont dit : “On a un super projet pour toi, on aimerait que tu adaptes notre plus grand succès en France.” J’étais emballé, jusqu’à ce que je découvre le thème : la ménopause…. Déjà, je n’étais pas forcément concerné ! En plus, tout le monde sait que je suis un peu homosexuel… Je n’étais donc pas sûr qu’on m’attende sur ce terrain. Ça avait beau être le plus vieux spectacle de Las Vegas, je savais qu’il ne pourrait jamais marcher chez nous : l‘humour était trop premier degré, il fallait que je réécrive tout le texte, que je refasse la mise en scène… Bref, que je réinvente le show. Et avec deux amis, on est partis dans cette aventure en gardant le concept de base : quatre femmes qui se retrouvent dans un grand magasin et qui découvrent qu’elles traversent la même période de vie. Mais à ce moment-là, je dois avouer que je ne connaissais rien de la ménopause ! Ma mère ne m’en avait évidemment jamais parlé… Alors, pour essayer de mieux comprendre cette étape de la vie, j’ai interviewé cinquante femmes (dont ma mère ! ). Beaucoup de spectatrices viennent voir le spectacle et sont hyper contentes, parce qu’aucune d’entre elles ne vit les choses de la même façon. Elles n’ont ni le même âge, ni les mêmes symptômes. Ces quatre femmes sur scène se répartissent tout ce qui peut arriver à chacune. Ainsi, chaque spectatrice peut picorer et se retrouver. Et les réactions sont très drôles. Ma mère, par exemple, reprend des médicaments contre les bouffées de chaleur. Les femmes ressortent de là hyper heureuses et me disent qu’elles vont ramener des copines qui ne l’ont pas encore vécue. Si c’est une femme qui vient avec son mari, elle est trop contente parce que le mari dit : “Chérie, je vais être là, je vais t’accompagner”. C’est le premier spectacle que je fais de toute ma vie où ça ne s’est jamais fini sans une standing ovation. Il y a vraiment un côté très libérateur. »
La ménopause, un sujet tabou ?
A.G. :
« La réalité, c’est que monter le spectacle a été une gageure sans nom parce que personne ne voulait faire un truc qui s’appelle Ménopause. Le spectacle a fait un carton avant le Covid, mais malgré son succès, le remonter ensuite a été de nouveau très compliqué. Et même à l’époque, il y a à peine cinq ans, beaucoup de journaux ne voulaient pas en parler du tout ! Mais, ce qui a été le plus difficile, c’est de convaincre des comédiennes. Quand t’appelle une actrice et que tu lui dis : “j‘ai pensé à toi pour un super rôle.” “Ah oui, c’est quoi ?”, “C’est Ménopause ! Allô ?… Allô ?”…. Ça n’a pas été simple. Je veux donc rendre hommage à Marion Posta, Dominique Magloire, Marianne Viguès, Patricia Samuel et Isabelle Ferron qui ne le regrettent pas ! On espère maintenant vivre la même carrière qu’aux État-Unis. Ce sont les mêmes qui jouent depuis 25 ans, elles ont plus de 70 ans quand même ! »
Les hommes et l'andropause
Alex Goude :
« Avec le succès du spectacle, on m’avait proposé de faire Andropause. J’ai regardé, mais c‘est un peu chiant. Pour nous, il se passe beaucoup moins de trucs. Je m’étais dit que j’allais aborder les petits problèmes d’érection, qui sont, quand même, très embêtants. Mais, ça ne fait pas tellement réfléchir les hommes sur leur propre condition. On est comme ça nous, on pense que tout va bien… Par contre, « Ménopause” fait vraiment réfléchir les hommes sur ce que traverse leur femme ou leur copine. Ils ont plus envie de les comprendre et de les soutenir. »
Le rôle social du divertissement
Alex Goude :
« Je fais beaucoup de choses, je suis parrain du Refuge, une association qui aide les jeunes LGBTQ qui se font virer de chez eux. J’étais le premier à dire que j’avais eu un enfant né par GPA… Je ne supporte pas l’intolérance et donc j’aime bien pousser les gens à réfléchir. Mon plaisir, c’est quand j’entends les gens rire, mais aussi quand je les vois pleurer. Et ça arrive tous les soirs avec Ménopause ! Ca rit énormément, ça pleure aussi et ça fait réfléchir. Mon crédo, c’est celui de Timéo dans le spectacle (du même nom) que j’ai mis en scène : “être différent, c’est normal”. Je trouve qu’aujourd’hui, on est quand même très intolérant. Je suis capable de tout comprendre. Même si tu me dis que tu es contre l’homosexualité, je peux te répondre que moi aussi, jusqu’à mes 25 ans, j’étais contre, ça ne m’avait jamais traversé l’esprit de pouvoir être homosexuel ! Je préfère qu’on soit capable de dialoguer plutôt que de rester coincé dans ce “tout noir, ou tout blanc”, qu’on vit aujourd’hui. Pour être franc, je ne supporte plus ce que les réseaux sociaux ont créé : cette espèce de haine viscérale des gens qui ne pensent pas comme soi. »
L’image de la femme de 50 ans dans notre société
Alex Goude :
« Je trouve que c’est très compliqué pour les femmes mais que ça devient aussi de plus en plus compliqué pour les hommes. C’est l’égalité hommes femmes, tant mieux ! Ce spectacle est né de cette difficulté. Il faut dire que c’est plus compliqué pour une femme de 50 ans de trouver un rôle. Dans la pièce, il y a quatre femmes très fortes. Aujourd’hui, on est quand même mieux en vieillissant qu’il y a quelques années, je trouve. Vieillir comporte beaucoup de qualités. On a de l’expérience, on sait ce que c’est que la vie aussi. Alors, allons-y, amusons-nous ! On a la chance aujourd’hui de pouvoir être jeunes à 50 piges ! »

Alex Goude et le syndrome de Peter Pan
A.G. :
« Je vis très bien le temps qui passe, tout le monde dit que j’ai un syndrome de Peter Pan : ma maison est remplie de super héros, je joue beaucoup aux jeux vidéo... Je ne vieillis pas dans ma tête, par contre, physiquement, je vois bien que le temps passe ! J’ai la chance d’être papa, mon fils a neuf ans. Je suis juste un peu inquiet de l’état général du monde : entre l’intelligence artificielle, les guerres, l’économie, le climat… Le jour où mon fils est né, j’ai découvert la peur mais j’essaie d’avoir confiance en nous. Je pense que nos parents ont vécu un moment plus cool. Notre génération fait face à un monde très tendu mondialement et oui, cela m’effraie. »
Le rapport de Alex Goude au bien-être
A.G. :
« Je suis un ancien sportif de haut niveau. J’ai fait énormément de sport dans ma jeunesse. Je devais être footballeur et puis ensuite pilote de course. J‘ai toujours eu un mode de vie assez sain, mais à un moment donné, j’ai quand même pris du poids. Mais j‘ai perdu quinze kilos l‘année dernière. J’ai une alimentation assez équilibrée, je n’ai jamais bu, ni pris de cigarette ou de drogue. Mon papa était alcoolique et je me suis juré que je ne ferais jamais rien qui toucherait mon cerveau. Normalement, je vais au sport tous les jours… Je n’ai pas attendu d’avoir 40 piges pour en découvrir les bienfaits ! »
Le meilleur tips bien-être d’Alex Goude
A.G. :
« Mon meilleur tips pour être bien dans mes baskets : tous les matins, je me dis systématiquement : “Allez on ne vit qu’une fois, profite de ta journée et fais ce que tu aimes faire !” J‘ai la chance inouïe de vivre de ce que j’aime : le théâtre, la comédie, la télé… Mon conseil serait d’essayer, même si vous avez un boulot que vous n’aimez pas, de trouver ce qui va vous dégager la voie vers l’autoroute du bonheur. Quand j’ai commencé à faire la météo pour M6, je m’étais dit : “Qu’est-ce que je vais me faire chier !” Et j’ai commencé à faire des blagues. La direction d’M6 m’a appelé, ils étaient furieux. Sauf qu’entre temps, ils avaient reçu des messages de téléspectateurs qui disaient que c’était génial. Je pars toujours du principe qu’il faut mourir avec ses idées plutôt qu’avec celles des autres. Je m’amuse, je fais ce que j’ai envie de faire. Ça marche, tant mieux, et parfois je me plante, c’est pas si grave. »