Caroline dirige les établissements du groupe familial, Rostang Père et Filles, fondé par son père Michel Rostang. Elle s’inscrit dans une lignée de six générations, aux côtés de sa sœur Sophie. Aujourd’hui, Caroline est venue chez Rewell pour partager son histoire et sa passion pour la gastronomie.
Caroline Rostang : de l’hôtellerie à l’entreprise familiale
Caroline Rostang :
« J’ai fait l’école hôtelière en Suisse. C’était un grand campus à l’américaine, j’ai eu beaucoup de chance de pouvoir faire cette école. J’y ai rencontré des gens passionnants ! Ce furent trois ans formidables. Ensuite, mon père m’a dit : “Caro, avant de partir faire tes armes ailleurs, viens passer six mois dans l’entreprise familiale”. J’avais des velléités pour la décoration d’intérieur et l’architecture, mais mes parents baignaient tellement dans l’univers de la gastronomie que je me suis dit qu’il serait dommage de ne pas y aller. Et puis, quitte à travailler quinze heures par jour, autant que ce soit pour la famille ! J’ai donc rejoint la maison, et j’ai réussi à me faire ma petite place. Je ne pensais pas y passer toute ma vie, mais en fin de compte, si c’est le cas ce sera chouette ! »
Dessirier, Absinthe, Octopus, Dupin, Le train bleu, Odette…
Caroline Rostang :
« Nous avons plusieurs établissements à Paris. Mon rôle, c’est d’être un chef d’orchestre, de gérer l’organisation afin que tout le monde puisse être à la bonne place et au bon moment. J’ai l’immense bonheur de travailler avec ma mère et mon père qui sont de grandes inspirations, ainsi que ma sœur qui nous a rejoints. C’est un cadeau de la vie formidable que de pouvoir travailler en famille. »
Une famille de restaurateurs multi-étoilée au guide Michelin
C.R. :
« Je suis la sixième génération d’une famille de restaurateurs et de chefs. Il y a quelques années, mon grand-père avait trois étoiles au guide Michelin, mon père en avait deux, mon oncle en avait une… On a donc une famille très, très, étoilée Michelin. »
La cuisine, un acte d’amour et de partage
C.R. :
« Pour moi, la cuisine, c’est vraiment un acte d’amour. J’ai souvent l’habitude de dire qu’on est des “marchands de bonheur”. Quand nos clients viennent chez nous, c’est pour passer un bon moment. Lorsqu’on va au restaurant, on met ses soucis à la porte, on accueille la créativité de la maison, que ce soit dans un petit bistrot ou dans un grand restaurant. On est là pour vivre une expérience singulière, entouré de gens qui vont tout organiser pour nous. C‘est aussi valable chez soi, quand on fait la cuisine pour sa famille. C’est agréable de prendre du temps pour préparer quelque chose quand on sait qu’on va le partager. Le plat qui me réjouit le plus, c’est celui qui a été préparé par quelqu’un animé par cette envie sincère de vouloir faire plaisir à l’autre. Pour moi, il n’y a rien de plus beau. »

La cuisine, une histoire de transmission et de valeurs
C.R. :
« Je conseille à mes filles de prendre leur temps quand elles cuisinent. Souvent, elles se rendent compte que c’est assez ingrat, qu’on passe beaucoup de temps pour concocter quelque chose qui va être englouti en moins d’une minute. Elles trouvent ça un peu frustrant… Mais, il y a quelques années, une de mes filles, qui était en train de laver des choux–fleurs, me dit tout à coup : “Maman, c’est formidable de faire ça, qu’est-ce que ça vide la tête !”. Elle a raison, c’est la magie de la cuisine : quand tu te concentres à préparer tes légumes ou ton plat, tu ne penses qu’à ça, et, cerise sur le gâteau, on sait qu’on le fait pour une bonne raison, celle du partage. Je leur apprends aussi la curiosité, le plaisir de goûter et de découvrir des saveurs. »
Le milieu de la cuisine, un univers masculin… Et avant tout féminin !
C.R. :
« Lorsqu’on regarde l’histoire, on retrouve les mères lyonnaises : ce sont elles qui étaient dans la cuisine ! Plus tard, de grands chefs comme Paul Bocuse ont fait sortir les chefs de leurs cuisines pour les mettre en lumière et les médiatiser. Aujourd’hui, ils sont devenus des rockstars. De plus en plus, les femmes trouvent leur place dans ce milieu devenu masculin, tout simplement parce qu’elles ont autant de talent que les hommes ! »
Caroline Rostang : son "conseil cuisine" !
C.R. :
« J’aime faire manger des légumineuses et des légumes à mes amis, et en l’occurrence à mon mari. Il a un peu de mal avec les lentilles… L’autre jour, je lui ai cuisiné un houmous de lentilles : il a adoré ! »
Caroline Rostang sa recette de Houmous de lentilles
C.R. :
« Quand tu fais cuire des lentilles pour un plat, tu en gardes un peu pour ton houmous. Tu les mixes ensuite avec un peu d’ail, d’oignon et de tahin. Puis, tu sers avec des sommités de chou-fleur, en rajoutant un peu d’épices du Zaatar (thym, graines de sésame et sumac) et c’est tout !
C’est merveilleux ! »