Rewell a eu le bonheur de rencontrer Marianne James, actuellement à l’affiche de son spectacle “Tout est dans la voix”. A la fois drôle et touchante, elle nous a parlé de son rapport au temps qui passe, de sa maman récemment disparue et de la femme qu’elle est, loin des projecteurs et du personnage qu’elle s’est créée. Et vous verrez, vous aurez même droit à un petit bonus à la fin de la vidéo !
Un nouveau spectacle : Tout est dans la voix
Marianne James :
« Ce spectacle, c’est une Masterclass de la voix. La Nouvelle Star m’avait déjà permis d’aider les gens à prendre possession de leur voix, selon le métier qu’ils exercent : avocat, coach, homme ou femme politique... Aujourd’hui, ce spectacle est l’occasion de céder ce que j’ai appris avec mon expérience. Ça fait cinquante et un ans que je chante, pas mal, non ? »

Être soi sur scène pour la première fois
Marianne James :
« J’ai eu la trouille de ma vie. J’étais persuadée que j’étais drôle seulement si j’interprétais une diva furieuse ou une russe complètement folle ! Ben H à l’écriture et Alexandre Mortier, mon producteur, m’ont tous les deux dit “sois toi !”, et ils ont eu raison. Je suis arrivée face au public, comme ça, telle que je suis, et les gens ont adoré. »
Marianne James, une grande sensible qui se blinde
Marianne James :
« J’ai du blindage parce que dedans je suis super sensible. Ce métier est d’une cruauté absolue. On me paye très bien, d’ailleurs, pour être sévère. Je ne peux pas dire : “C’était trop joli, j’ai trop aimé” parce que pendant ce temps-là, il y a des téléspectateurs qui disent “Non, mais elle est sourde ou quoi ?”. Il faut parvenir à casser le rêve et après accepter de se faire défoncer sur les réseaux ! Donc, oui, il faut du blindage pour jouer ce rôle de Dark Vador. Mais si on enlève Dark Vador, il n’y a plus de Guerre des étoiles et on s’emmerde ! A l’intérieur, je suis un pétale de pâquerette... C’est comme un zip qui part du haut de la tête pour aller jusqu’en bas : dessous, il ne reste que la petite Marianne. En face d’une vieille dame de quatre-vingt-cinq ans, élégante, avec un chignon et une robe bleue en soie, qui chante Edith Piaf avec un vibrato d’une femme de quarante ans : comment ne pas pleurer ? »
Un métier d’image, c’est cohabiter entre son personnage et sa vérité
Marianne James :
« Ce métier est compliqué quand on n’a pas trouvé son image mais une fois qu’on l’a trouvée, effectivement on s’y enferme. Je vois très bien qui est cette Marianne James, couverte de bijoux, qui rit très fort sous deux-cent kilos de cheveux. C’est une vitrine que j’ai fabriquée et même si je sais que je suis autre, je m’y conforme. Par contre, je ne suis plus la même femme quand je suis chez moi, en chemise de nuit et pantoufles lapin à pleurer une personne chère partie trop tôt, avec du noir sous les yeux. Et ce que j’aime, c’est que les deux existent. Je ne veux pas qu’une écrase l’autre mais qu’elles cohabitent. »
Ne pas avoir d’enfants au profit de la liberté
Marianne James :
« Je n’ai pas dit que je n’aimerais pas l’amour que me donneraient des enfants ou celui que j’aurais pu leur donner. J’ai probablement raté quelque chose, mais j’ai vu mes amis avoir des enfants et se taper toutes les années d’ingratitude. Ce que j’ai aimé dans mon métier, ce n’est pas tant la scène que la liberté. Un jour, travailler un air de Tosca, un jour faire du stand-up, un jour voyager… Et je ne suis toujours pas fatiguée par cette vie-là. »
Marianne James : "C’est nul de vieillir !"
« Je déteste mon cou, mes cernes. Je pense tous les jours à changer quelque chose au niveau de mon visage ou de mon corps mais j’avais envie de rester naturelle. Enfin naturelle… J’ai eu deux heures de préparation tout de même avant cette interview ! Mais j’assume mes défauts et grâce à ça, j’ai plein de propositions professionnelles : les scénaristes ont du mal à trouver des comédiennes qui ressemblent à des nanas de soixante ans ! Cette course contre le temps est d’une cruauté absolue. Je trouve ça nul de vieillir d’accord, mais mon cerveau a tellement emmagasiné de souvenirs merveilleux que franchement je préfère la Marianne d’aujourd’hui que celle d’il y a vingt ans.”
Vivre le deuil de sa maman, son premier soutien
Marianne James :
« Elle me manque terriblement. J’ai envie de lui téléphoner, de l’embrasser. Au début, tu es assommée par le chagrin, tu sais qu’elle est partie, que c’est l’enterrement, mais là, il y a des moments où j’oublie, ça dure une seconde mais quand je me souviens, c’est un coup de poignard dans le ventre. Quand elle me voyait redescendre à Montélimar, que je lui racontais que j’avais encore raté une audition, que tel spectacle ne se monterait finalement pas et qu’il fallait que je continue à faire la manche, maman disait “Marianne, tu vas-y arriver”. C’était une vraie entraîneuse. Elle n’était pas toujours facile, mais elle avait une grande foi en elle, en ses enfants, en son mari… Enfin, c’était une italienne quoi ! Mais voilà, elle est partie, et ça pique, ça pique même beaucoup. »
Le lien de Marianne James au bien-être et à son poids
« J’ai beaucoup grossi car je ne me bouge plus assez. Il faut que je répare mon genou pour que je puisse de nouveau trotter comme un petit lapin ou un gros sanglier, retrouver la nature, aller à la cueillette de champignons, à la salle de sport avec du tapis et nager ! Nous, les obèses, quand on se tient droits dans l’eau, l’eau nous arrive au niveau des seins et la bonne blague, c’est de dire à tout le monde : “Venez, on a pied !”(Rires). Donc pour être bien : nager, marcher et se taire, très important ! »
Le meilleur tips bien-être de Marianne Jame
« Une entrecôte épaisse, bleue, persillée, à la poêle avec un gratin dauphinois. Je suis une vraie gourmande ! »