Journaliste, réalisatrice et auteure, Natacha Calestrémé a notamment écrit “La clé de votre énergie”, devenu un best-seller et plus récemment un spectacle. Natacha trouve les mots justes pour nous booster et nous aider à regarder du côté de nos émotions et de nos blocages, parfois transgénérationnels. Sur Rewell, on a parlé de bien-être, d’emprise, de gratitude et de cadeaux mal emballés !
De journaliste à experte en développement personnel
Natacha Calestrémé :
“J’ai l’impression d’avoir mené plusieurs vies. J’ai commencé en publicité, ça fait plus de trente ans que je suis journaliste. Je suis rédactrice en chef de Femme Actuelle hors-série, j’ai réalisé des documentaires, j’écris des romans policiers et des livres de développement personnel. Et c’est suite à une série d’épreuves qui m’a obligée à trouver des solutions que j’ai écrit un livre : La clé de votre énergie. Il est paru quelques jours avant le confinement et ça a changé ma vie.”
La clé de votre énergie, le livre qui a changé la vie de Natacha Calestrémé
Natacha Calestrémé :
“On m’aurait dit il y a vingt ans que j’allais faire du développement personnel, j’aurais éclaté de rire, mais entre 2011 et 2015 j’ai vécu une série d’épreuves : j’ai été au chômage, je n’avais plus d’argent… Ma petite sœur est décédée, ma meilleure amie aussi, et après quatre ans à tenir coûte que coûte, mon corps a lâché. Je pleurais tous les jours, j’étais au bord de la dépression. Parce qu’il y a un côté bourrin en moi, il a fallu que mon corps m’immobilise avec une double hernie pour que je réalise à quel point j’allais mal ! J’ai donc été consulter un médecin (ce n’est pas négociable) mais j’avais encore mal.
C’est ainsi que je suis allée chercher des solutions ailleurs. Je me suis rappelée que j’avais interviewé des énergéticiens, des gens qui m’avaient partagé leurs rituels chamaniques et je me suis mise à essayer leurs techniques. Bizarrement, après trois mois, je n’avais plus d’hernie, et ce, sans avoir eu à me faire opérer. Mon mari, à l’époque, me conseille alors de partager tout ça dans un livre, mais j’étais convaincue que ça relevait plutôt de la chance, je ne me sentais pas légitime à diffuser cette expérience. Mais là, tous mes proches sont venus me solliciter, en me disant “Natacha j’ai des migraines… Est-ce que tu peux m’aider ?” ou pour d’autres problématiques. Je suis journaliste, pourquoi vient-on me demander des conseils ? Alors, j’ai décidé d’écouter cet appel et de rendre ces rituels accessibles au plus grand nombre en les adaptant en protocoles dans mon livre.”
Les clés de votre énergie en spectacle : comprendre et surmonter ses blocages
Natacha Calestrémé :
“J’avais envie de proposer 1h35 d’un spectacle où on se marre un peu ! Il y a des exercices pratiques pour comprendre nos blocages par rapport à des choses qu’ont vécu nos parents ou nos grands-parents et qui impactent notre vie inconsciemment. Ça, c’est l’aspect transgénérationnel qui a été développé par Freud, Jung et Anne Ancelin Schützenberger. Parfois, le seul fait de prendre conscience de ces schémas nous permet de nous en libérer. Tant que j’étais sur les rails et qu’il n’y avait pas vraiment de problème dans ma vie, je ne voyais pas l’intérêt de m’occuper du transgénérationnel ou de mon enfance. Moi, je suis du style cheval au galop, je travaille beaucoup, donc m’arrêter pour m’occuper de moi, me semblait être une perte de temps. Ne commettez pas mon erreur, n’attendez pas d’être au bout du bout pour vous intéresser à tout ça.”
Libérer son corps et son esprit en se détachant de ses blessures

Natacha Calestrémé : “C’est important de prendre du recul par rapport à sa problématique. Souvent, on s’identifie tellement qu’on peut dire des choses comme : "Je suis migraineuse", enchantée, joli prénom ! Dans mon livre Se donner toutes les chances, je cite le professeur Gérard Ostermann qui explique que tant qu'on s'identifie à la maladie, on ne voit pas nos parties saines. Or, même quand on a un cancer, on peut encore marcher, on peut encore voir la nature...Tous les 21 jours, la majeure partie de nos cellules se renouvelle. Peut-être qu'il y a encore de l’espoir. Bien sûr, je le répète, il faut toujours aller voir un médecin, mais toutes ces pratiques non conventionnelles sont formidables pour accompagner la médecine traditionnelle. Les deux combinées, nous donnent le moyen d'aller vers la guérison.”
Des protocoles de libération à pratiquer au quotidien
Natacha Calestrémé :
“Je pratique mes protocoles au quotidien et ce en fonction des situations. J’ai maintenant ce réflexe de reconnaître ma colère : qu’est-ce qu’elle dit de moi cette colère ? Est-ce que c’est une colère résiduelle de quelque chose que j’ai vécu dans mon enfance ? Si oui, il y a le protocole 9, un protocole de consolation qui permet de revisiter l’événement douloureux du passé, avec grande Natacha qui vient consoler petite Natacha, quatre ans, qui a vécu de la colère. Ce protocole est magique, il est d’ailleurs utilisé par de nombreux thérapeutes. Pour l’aspect transgénérationnel, je m’interroge : est-ce qu’il n’y aurait pas dans ma famille des personnes qui nourrissaient une colère peut-être non exprimée ? Dans ce cas, c’est le protocole 6+ qu’il faut faire, afin de libérer cette charge transgénérationnelle qui peut encore peser sur notre famille.”
"Un jour une de mes amies m’a fait remarquer que cela ressemblait à l’histoire de ma grand-mère, que je n’ai découverte qu’à la mort de mon grand-père."
Soigner la blessure d’invisibilité en faisant le lien avec son héritage transgénérationnel
Natacha Calestrémé :
“La blessure qui impactait ma vie, c’était l’invisibilité : ne pas être reconnue pour mon travail. À une époque, j’étais réalisatrice, journaliste, romancière et pourtant je n’étais interviewée nulle part ! Natacha-Invisible.com ! Et puis un jour une de mes amies m’a fait remarquer que cela ressemblait à l’histoire de ma grand-mère, que je n’ai découverte qu’à la mort de mon grand-père. A ce moment-là, je réalise la similitude ! Six mois plus tard, on me partage ce rituel 6 + pour se libérer de l’aspect transgénérationnel et ça a totalement changé ma vie.
Maintenant, dès qu’il y a quelque chose qui me chagrine, et il y en a, je me relie toujours à mon passé. Pour moi, c’est fondamental de mener des enquêtes et de travailler nos relations familiales compliquées. On n’est pas obligé de faire les protocoles, on peut tout à fait aller voir un psychologue, un hypnothérapeute, un sophrologue… Mais, si nos fondations sont branlantes, on risque de tomber à un moment donné. Personnellement, j’étais plutôt rancunière, j’en voulais beaucoup aux personnes qui m’ont fait du mal et puis, je me suis dit : “est-ce que je serais là, aujourd’hui, devant Rewell si je n’avais pas connu toutes ces épreuves et si ces personnes ne m’avaient pas fait du mal ?” J’ai accepté ma part de responsabilité et le fait que chaque épreuve peut s’avérer être un cadeau mal emballé, mais qui nous fait tout de même avancer.”
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Vieillir en pleine énergie selon Natacha Calestrémé
Natacha Calestrémé :
“Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi bien dans ma vie ! Il y a un apaisement, une sérénité qui se sont installés. D’ailleurs, c’est drôle, parce que les gens qui me suivent sur les réseaux me disent : “Vous n’avez jamais été aussi rayonnante” alors que j’ai divorcé il y a un an et que j’ai été quittée après vingt-deux ans de vie commune. Je crois qu’il m’est donné de vivre une reconnexion avec ma puissance de femme, d’expérimenter le fait que toute seule, je peux prendre une espèce d’ampleur comme une grande fille. Je ris plus qu’avant, je me suis fait d’autres amis, des rencontres extraordinaires. Franchement, le vieillissement n’est pas un problème. Il y a même des fois où je vois des photos de moi il y a quinze ans et je trouve que je faisais plus vieille à l’époque, plus triste, plus en colère.” C’est fou, je crois que je me suis libérée de beaucoup de choses.”
Rupture et reconstruction : un cadeau mal emballé qui fait grandir
Natacha Calestrémé :
“La rupture avec mon mari, Stéphane Allix, un homme extraordinaire a été très dure. J’ai vécu de la colère, de la frustration et ça m’a fait travailler sur beaucoup d’aspects. On vivait dans un trou paumé, j’ai déménagé. Je me suis rapprochée d’une ville, je vois donc beaucoup plus de gens. Il m’a fait le cadeau mal emballé de me permettre de renouer à une forme d’insouciance. Ceux qui le connaissent savent qu’il a vécu des choses très difficiles qui pesaient aussi sur ma vie quelque part. Aujourd’hui, je n’ai que le meilleur avec lui. Je retomberai amoureuse, je le sais. Ça ne se décide pas mais ça viendra quand ce sera le bon moment.”
Emprise : comment aider un proche selon Natacha Calestrémé
Natacha Calestrémé :
“J’ai perdu une amie à cause du harcèlement et je suis tombée dans un piège assez tentant, celui de conseiller la personne. Malheureusement, en faisant ça, on joue le jeu du manipulateur qui dit lui répète qu’elle est nulle, qu’elle n’arrive à rien. Et nous, on lui dit : “Tu devrais le quitter” or, on induit finalement qu’elle n’y arrive pas et que nous, à sa place, on y arriverait. C’est culpabilisant. Alors, qu’est-ce qu’on peut faire ? Redonner à la personne son pouvoir de penser. On lui demande :
Comment tu réagirais toi, si tu faisais la même chose à l’autre ?
Il ne le supporterait pas…
Alors, pourquoi tu le supportes toi ?
Et ensuite, on laisse la personne réfléchir. Ça va faire son chemin. On peut aussi lui répéter : “quoi qu’il arrive, je suis là pour toi. Si un jour tu réalises que tu perds de l’énergie, je serai toujours là pour t’aider.”
Pour la personne sous emprise, on peut se poser la question : est-ce qu’au contact de l’autre, je me sens mieux, je rayonne, je suis dans l’ouverture, je vais bien et je me sens moi-même ou est-ce qu’au contraire, je me sens perdue, je ne sais plus comment m’adresser à lui ou à elle, j’ai peur et je suis fatiguée ? Le corps nous répond à sa manière, si on sait prendre le temps de l’écouter.”
Développement personnel : attention aux dérives
Natacha Calestrémé :
“L’erreur dans le développement personnel serait de considérer que celui qui dispense une technique va pouvoir tout résoudre. L’important c’est de trouver la méthode qui résonne pour soi. Il y a aussi une forme d’injonction au bonheur, mais pour certains ça va être de devenir riche, pour d’autres ça va être de trouver l’amour… Le bonheur, c’est quelque chose de très personnel. Il faut toujours se méfier des personnes qui vous disent “Je suis la seule personne qui peut vous aider”, que ce soit dans le corps médical comme dans le développement personnel. Si un thérapeute vous dit “Lâchez tout, je suis la solution” Fuyez ! Gardez votre libre-arbitre !”