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Insuffisance cardiaque : un long chemin pour sortir du déni
Sandrine Arcizet :
“A un moment, je n’avais presque plus de voix. J’avais tellement mal à la gorge que c’était compliqué de travailler en direct pour la télé. Je me suis donc dit qu’il fallait que j’aille consulter un médecin rapidement. J’y ai été en courant parce que j’étais en retard, et lorsque le médecin a écouté mon cœur il m’a dit qu’il trouvait qu’il battait un peu fort. Il a tenté de me rassurer tout en me rédigeant une ordonnance afin d’aller consulter un cardiologue. J’étais très étonnée, je n’avais aucun symptôme, je faisais du sport, je n’avais pas les jambes lourdes, aucun essoufflement, je mangeais et dormais bien… Ne prenant pas sa mise en garde au sérieux, j’ai laissé traîner son ordonnance sur mon bureau pendant près de deux mois. Je passais tous les jours devant, jusqu’à ce que je me décide, enfin, à la fin du mois de juin à aller consulter un cardiologue. Ce dernier me fait passer un électrocardiogramme, qui est bon. Je suis rassurée, mais je fais alors une échographie cardiaque et le couperet tombe : “Vous avez une insuffisance cardiaque déjà bien avancée. Une de vos valves ne fonctionne pas bien” Je fais un angioscanner, toujours dans le déni, de manière très détendue. Là, un professeur m’explique que j’ai un anévrisme de l’aorte, prêt à exploser. Il m’indique qu’il va falloir me faire opérer à cœur ouvert… Le ciel me tombe sur la tête.”
Le début du cauchemar et la peur de mourir
Sandrine Arcizet :
“J’étais vraiment effondrée. C’était un véritable cauchemar.
Franchement, pour moi ça a été très compliqué. Les médecins étaient assez rassurants mais je me suis posé des milliards de questions. La nuit, je faisais des cauchemars où je voyais mes copines lire des textes à mon enterrement. Je pleurais tout le temps. J’avais très peur de l’opération et de perdre mon petit garçon de quatre ans. Je voulais le voir grandir plus que tout. Je me disais que si je mourais, mon entourage serait triste mais s’en remettrait, ce sont des adultes… Mais un petit garçon, un enfant… C’était la pire chose qui pouvait arriver à mes yeux.”
Se préparer pour une opération à coeur ouvert
Sandrine Arcizet :
“Un chirurgien, adorable, m’explique qu’il va devoir arrêter mon cœur pendant l’opération et que c’est une machine qui va le faire battre. Je me souviens qu’il a tracé une ligne avec son stylo le long de mon thorax en me disant : “Vous allez avoir une cicatrice comme ça”. Cette cicatrice touchait quand même à ma féminité, mon décolleté… J’ai donc consulté un autre chirurgien en espérant qu’il aurait un autre son de cloche. Mais, il m’a dit exactement la même chose, tout en me posant davantage de questions pour savoir si j’avais des antécédents familiaux. Il se trouve que j’ai perdu ma maman quand j’avais vingt ans. C’est arrivé très brusquement, du jour au lendemain, il a donc envisagé que la cause était sans doute un problème cardiaque.”
Les bienfaits de la sophrologie et de l’hypnose
Psychologiquement, tu as eu un contre-coup ?
Sandrine Arcizet :
“Complètement ! Le fait qu’on m’ait injecté beaucoup de produits a joué un rôle aussi. J’avais peur, encore, que tout ça se décroche et que ça ne fonctionne pas comme il faut. On m’avait prescrit des somnifères et des anxiolytiques pour me détendre, mais je refusais de prendre des médicaments. Ce n’est pas du tout mon truc. Pourtant, je ne parvenais pas à me sentir détendue, et heureusement un cardiologue m’a conseillé d’aller voir une sophrologue qui pratique de la sophrologie et de l’auto-hypnose. J’ai fait trois ou quatre séances qui ont été extrêmement bénéfiques. Du jour au lendemain, je n’ai plus fait d’insomnies. Cette médecine douce m’a permis de m’apaiser, de relativiser et de souffler un peu.”
Retrouver une vie normale, reprendre le sport et raconter son histoire
Sandrine Arcizet :
“Aujourd’hui, je vais très bien. Je vais chez mon cardiologue au moins une fois par an, je fais du sport. Je peux revivre normalement, voyager, prendre l’avion… On pourrait se dire qu’après une telle opération, il y a plein de choses, qu’on ne pourra plus faire, mais ça n’a pas été le cas. Ça a été une parenthèse de ma vie très importante, sans cette opération je ne serais pas là pour raconter mon histoire. La vie doit ensuite reprendre son cours. Lorsque la crise du Covid est arrivée, ça faisait peut-être cinq mois que j’avais été opérée. J’ai repris les lives chez moi, et ça a été génial. Je n’en avais parlé à personne parce que c’était encore trop frais et ça m’a permis de reprendre confiance en moi petit à petit. Quelque temps après, j’ai choisi de raconter mon histoire avec mon amie qui a elle aussi eu un problème cardiaque. Nous avons fait quelques lives à ce sujet et les gens se sont révélés très intéressés.”
Un manque d’information sur les maladies cardiovasculaires
Sandrine Arcizet :
“Les gens sont très mal informés pourtant les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes en France et dans le monde ! C’est pourquoi il faut absolument consulter un cardiologue et réaliser une échographie cardiaque pour voir si tout va bien. Si je peux sensibiliser ne serait-ce qu’une personne et peut-être sauver une vie, alors mon histoire aura du sens.
Je suis née avec ce problème cardiaque : une malformation au niveau d’une valve, et avec l’âge ça s’est détérioré jusqu’à l’anévrisme. Un enfant sur cent naît avec une malformation cardiaque. C’est aussi un message que je porte avec la Fondation Cœur et Recherche. Je n’avais jamais écouté mon cœur jusque-là. Je faisais du sport depuis toute petite. Mais mon cœur bat en moi, notre bat en nous et on devrait y prêter beaucoup plus attention. Les femmes s’écoutent un peu moins et on les écoute aussi un peu moins. N’hésitez pas à consulter si vous vous sentez extrêmement stressée, avec un sentiment d’oppression dans la poitrine. Ne mettez pas ces sensations sur le dos du surmenage, des enfants ou du travail. C’est très important de s’écouter et d’aller voir un médecin, au moins vous serez fixée.”