Tout à la fois actrice, mannequin, réalisatrice et productrice, la solaire Sonia Rolland est de retour sur France 2 pour la nouvelle saison de Tropiques Criminels. Pour Rewell, elle nous parle d’amour, de famille, de transmission… Et du chemin parcouru pour se sentir alignée et épanouie.
Le cap de la quarantaine
Sonia Rolland :
« Hormis les petites problématiques de santé auxquelles on est forcément confronté, je me sens tellement plus épanouie aujourd’hui… Je suis heureuse, je suis accomplie, j’ai fait mon travail d’introspection… Je me sens forte, puissante, pleine de doutes aussi mais je pense que c’est sain de douter parce que ça permet de se réinventer, de se renouveler… Je suis heureuse, je suis amoureuse, je vois mes filles grandir. D’ailleurs, la grande m’a dit récemment : “Bon bah maintenant maman, je vais peut-être trouver un appartement”. Oui, ça y est, j’y suis ! C’est une période de ma vie particulière et ce n’est pas toujours évident ! »
La confiance en soi
Sonia Rolland :
« J’ai l’impression quand même d’avoir franchi pas mal d’étapes, d’angoisses et de complexes aussi. J’ai développé pendant très longtemps un syndrome de l’imposteur parce que je ne me sentais pas légitime, notamment parce que je viens d’un autre monde. Quand on a été élue Miss France, c’est à la fois génial et en même temps, ça vous pose quand même question. Vous vous dites : “Attendez, je suis connue, mais pour quel talent ?” Moi, il m’a fallu quand même très longtemps pour comprendre ce à quoi ça correspondait tout ça en fait. Je ne me sentais tellement pas légitime que je me suis longtemps trouvé des excuses. Je me suis même auto-sabotée et puis j’ai fini par me dire qu’il fallait que j’aille régler ce problème. Donc j’ai poussé la porte d’un cabinet de thérapeute et je me suis fait, je pense, le plus beau cadeau de ma vie. J’ai fait face à toutes mes angoisses et j’ai abordé une nouvelle moi à travers cette thérapie. Ça m’a fait beaucoup de bien et ça permet surtout à mon entourage qui est lié émotionnellement à moi, de s’enlever cette charge. Après, c’est une démarche personnelle qui vous oblige énormément parce que vous allez faire face à des choses qui ne vont pas forcément vous plaire… Mais ça résout quand même énormément de choses ! »

"Je n'ai pas à m'excuser d'être là. J'ai beaucoup travaillé pour y arriver."
Le déclic pour aller consulter un psy
Sonia Rolland :
« Quelques petites humiliations que j’ai vécues quand j’arrivais sur des tapis rouges, des actrices qui ne voulaient pas poser avec moi parce que je n’étais pas “actrice” ou des castings auxquels je n’avais pas accès parce qu’on me disait « T’es pas considérée comme comédienne” alors que j’avais fait des ateliers, que j’avais fait des formations… Mais il fallait toujours enfoncer des portes. C’est évidemment le cas de beaucoup de comédiens mais je trouvais ça assez injuste. A un moment donné, j’ai même voulu lâcher et puis je me suis dit “Non, je n’ai pas à m’excuser d’être là. J’ai beaucoup travaillé pour y arriver.” »
Être sereine face aux critiques
Sonia Rolland :
« La thérapie m’aide à avancer de façon sereine. On fait un métier qui nous expose constamment aux critiques, aux petites choses qui font du mal à l’âme et cette âme, il faut la réparer… Le jugement des autres quant à vos choix, ce que vous êtes, ce que vous faites, ce que vous mangez, si vous êtes gros, si vous êtes maigre, belle ou moins belle… Parce que s’il y a des jours où on est fatigué, on n’a pas forcément envie de prendre soin de nous… Bref, vous êtes constamment jugés, et ça ce n’est pas évident. Il faut donc savoir ignorer les critiques. On ne peut pas plaire à tout le monde, et ce n’est pas grave ! Je suis très imparfaite, j’ai conscience de l’être et je ne veux pas que mon homme soit le réceptacle de toutes mes frustrations. J’ai envie de vivre une vie paisible. Ma maison, c’est un sanctuaire : je fais tout pour laisser ma vie professionnelle et publique à la porte, je ne veux pas amener ça chez moi. Bien sûr, je parle parfois de mes projets, de mes doutes avec mon compagnon et mes enfants aussi car, quand on part quatre mois en tournage en Martinique par exemple, je suis à 8000 kilomètres de mes filles et il n’est pas question que je que je ne sois pas aux commandes de ce qui fait leur vie aujourd’hui, c’est-à-dire leur scolarité, leur santé… Elles peuvent évidemment compter sur moi ! »
Retrouver l’amour à 40 ans
Comment vous êtes-vous retrouvés ?
Sonia Rolland :
« On a vécu pendant 20 ans une amitié assez spéciale… On sentait bien quand même qu’on avait une attirance l’un pour l’autre mais on acceptait les vies de chacun. Quand ils ont su qu’on était ensemble, nos amis ont dit “Enfin… Parce que depuis le temps !”. Je me dis parfois la personne est juste à côté de vous et vous ne la voyez pas parce que vous vous interdisez le bonheur. Aujourd’hui, j’ai la preuve qu’on peut bien vivre une vie amoureuse avec quelqu’un qui vous accompagne dans vos rêves. »
Tropiques Criminels sur France 2

Tropiques Criminels sur France 2
Son documentaire sur ses origines Rwandaises
Sonia Rolland :
« C’est drôle parce que c’était une démarche qui venait de l’extérieur : c’est un documentaire qui m’a été proposé et au début, j’avais l’impression de tout connaître de ma vie, mes origines… Je me demandais pourquoi aller faire ce chemin-là. Puis, on fait ce pas de côté et c’est assez dingue ! Moi il y a plein de choses que j’ai découvertes. Je suis née au Rwanda et, cet héritage-là, il s’étiole un peu parce qu’on n’a plus ce dialogue avec les anciens. La culture rwandaise est une culture de transmission et j’y suis très attachée. Ma mère aussi a toujours eu à cœur de nous transmettre ça, à tel point qu’en 2015, alors qu’elle fait un AVC très violent qui l’a clouée dans un fauteuil roulant, elle s’est dit « J’ai failli y passer et je n’ai rien légué de mon héritage culturel à mes enfants ». Et elle nous a, à mon frère et moi, offert un petit livre dans lequel elle a mis toutes ses mémoires. C’est incroyable, c’est l’un des plus beaux cadeaux qu’elle nous ait fait ! C’est important d’aller convoquer cette mémoire, ça nous construit, ça nous nourrit, ça nous donne aussi d’autres perspectives, une autre vision de nous-mêmes ! »
Transmettre cet héritage à ses filles
Sonia Rolland :
« J’ai emmené mes filles au Rwanda dans le cadre de mon association pour les enfants Maïsha Africa. J’avais cette volonté qu’elles comprennent les racines qui sont les miennes, qui sont aussi les leurs. Elles se sont rendu compte qu’il y avait des enfants qui avaient beaucoup moins qu’elles et je pense que ça a amené un truc qui est essentiel pour se construire bien : l’empathie. Et j’ai de la chance, j’ai des filles qui sont très empathiques, bien élevées, mais qui vivent aussi leurs problématiques d’adolescentes et ça c’est normal… Il faut accueillir tout ça ! »
Sonia rolland, sportive depuis l’enfance
Sonia Rolland :
« Je fais du sport, depuis toute petite. Ma mère, pour me canaliser, m’a mise au basket très jeune. Et après, on prend le pli parce qu’on se rend compte que c’est quelque chose qui nous fait du bien. Je n’ai aucune addiction à part celle du sport. Aujourd’hui, je n’ai plus le temps pour le basket, mais je vais à la salle et je fais du Pilates. »
Sonia Rolland pratique le jeun intermittent
Sonia Rolland :
« Je ne suis pas une grosse mangeuse, mais j’essaie de bien manger. Je viens d’un milieu plutôt rural (ma grand-mère, lorsqu’elle nous a accueillis en 90, nous a appris à manger les légumes du jardin) et je rêve d’avoir un potager. J’essaie de manger équilibré et je ne mange pas le soir parce que je n’ai pas du tout faim… Mais c’est chiant car on ne peut pas vraiment partager de super moments avec ses potes. En général, c’est le soir que ça se passe… Ce n’est pas bien grave, je fais l’effort de manger mais je dors du coup hyper mal. Je crois que la plupart des médecins vous disent qu’il vaut mieux ne pas manger trop le soir, car ça permet au corps de se régénérer et d’être en forme le lendemain.
Et le lendemain matin, j’ai une grosse faim ! Je fais d’abord un petit peu de sport, même 30 minutes et puis après je passe au petit dej. Là, c’est un petit dej de roi : avocats toasts, muesli, granola… Tout ce qu’on peut ingurgiter pour être bien dans la journée ! »
Le meilleur tips bien-être de Sonia Rolland
Sonia Rolland :
« Ce qui me fait plaisir, c’est de voir mes potes, boire du bon vin, faire du sport… Accepter aussi ces moments de fatigue et ne pas les refouler mais accepter de se mettre dans un canap, prendre un livre… Il y a un moment, il faut s’obliger aussi à se faire du bien. Je suis constamment à plein régime. Non seulement, ce n’est pas bon pour la santé, mais ce n’est pas bon pour l’entourage non plus parce que tu deviens infernale ! Il faut donc apprendre à lever le pied, prendre soin de toi, faire des hammams, des gommages, de la thalassothérapie.. Bref, se faire du bien autant que faire se peut ! Et il y a mes enfants aussi, et la calinothérapie ! J’ai besoin de câliner mes filles. La calinothérapie, c’est un truc que je conseille à tout le monde ! »